Histoire de la famille Arnozan

 

D'après le dictionnaire des noms de Jean Tosti, le patronyme d'Arnozan, porté dans la Gironde, désigne apparemment celui qui est originaire d'Arnauzan, hameau à Plieux, dans le Gers. Signification : nom de domaine gallo-romain, formé avec le suffixe -anum sur un nom d'homme qui pourrait être le gaulois Arnos.

 

Dès 1650, les familles Arnauzan et d'Arnauzan (qui deviendra Darnauzan) sont largement implantées dans les villages situés autour de Grignols : Marions, Cauvignac, Masseilles, Sendets, Cours, etc., où les hommes sont laboureurs, potiers, tailleurs. 

 

En 1716, Guillem Arnauzan obtint de la part de Louise Marguerite d’Esparbes de Lussan Aubeterre, marquise de Grignols, l'hostellerie de la poste à titre de ferme pour une durée de six ans. Originaire de Aillas-le-Vieux, il s'installa donc à Grignols avec ses deux fils Jean puis décèda prématurément vers 1722.

 

Son fils aîné Jean Arnozan (1702-1782) reprit d'abord l'hôtellerie de la poste à Grignols, puis devint négociant, et partit s'installer à Bordeaux vers 1750 comme "marchand graisseux" avec ses deux fils eux aussi prénommés Jean. Installés dans le quartier Saint Michel, rue Bouquière, les trois Arnozan firent rapidement de bonnes affaires. Jean Arnozan père acquit la maison noble du Touyre à Léognan, tandis que son fils cadet Jean (1741-1811) acheta le domaine de Pelus à Mérignac. Les deux fils se marièrent à Bordeaux et fondèrent chacun une famille. Malgré une mortalité infantile importante, quelques enfants survécurent dont Marc Arnozan (1757-1847), négociant, qui se maria trois fois mais n'eut qu'un enfant décédé en bas age, et qui finit sa vie à Bazas, et un autre Marc Arnozan (1770-1858), négociant qui, bossu, resta célibataire, et se consacra aux bonnes oeuvres catholiques. Cette branche s'éteignit au milieu du 19ème siècle. Branche aînée Arnozan

 

Jean Arnozan "cadet" (1705-1785) s'installa comme négociant à Grignols vers 1730 et devint jurat de cette ville. Il y fonda une famille et eut trois fils dont l'aîné Jean (1727-1796), aussi négociant à Grignols, fut nommé au nom de l'évêque de Bazas administrateur de la commanderie d'Argenteuil pour les membres de Cours et de Romestaing. Le deuxième fils Sibart Arnozan (1733-1803) s'installa comme négociant à Bazas et y fonda une branche Arnozan qui s'éteignit à la fin du 19ème siècle. 

 

Le troisième fils, Michel Arnozan (1737-1812), rejoignit ses cousins à Bordeaux et s'y installa comme marchand graisseux en 1767. Il fit de mauvaises affaires en vendant une maison qu'on lui paya en assignats et fut dès lors ruiné. Sa femme ouvrit alors une pension de demoiselles au 9 rue Désirade (St Eloi), où ils habitaient en 1812. Pendant la révolution, il fit régulièrement célébrer la messe chez lui et cacha des prêtres non assermentés. 

 

Il fut le père d'Amans Arnozan (1779-1861), chirurgien de la marine Impériale sous le premier Empire, prisonnier en Angleterre de 1803 à 1809, puis chirurgien de l'hôpital militaire de la demi-lune (Château Trompette), qui exerça ensuite la médecine à Bordeaux durant 40 ans.

 

Amans Arnozan eut trois fils Henri, Alfred et Pierre. Henri (1812-1881) fut médecin aliéniste et n'eut pas d'enfant. Pierre (1818-1896), ingénieur mécanicien, partit à Séville pour fuir ses créanciers et y fonda une branche qui existe encore à l'heure actuelle.

 

Alfred Arnozan (1815-1888) devint pharmacien allées de Tourny. Il fut nommé Inspecteur général de la Santé publique puis, en 1859, à la présidence de la Société de médecine et de chirurgie de Bordeaux. Il fut le père de Gabriel Arnozan (1848-1908) qui reprit la pharmacie familiale, et de Xavier Arnozan (1852-1928), médecin réputé à Bordeaux, professeur à la faculté de médecine, et adjoint au maire de 1906 à 1922. Branche cadette Arnozan

 

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